Nitrate dans l'eau potable : quel impact sur notre santé ?

Écrit par
Paul
Publié le
22/5/2024
7 mintes de lecture

Le nitrate est un élément chimique composé d'un atome d'azote et de trois atomes d'oxygène (NO3-), qui se trouve tant dans l'environnement naturel qu'en résultat des pratiques agricoles et industrielles humaines. Sa capacité à se dissoudre aisément dans l'eau lui permet de se répandre dans les eaux souterraines, les cours d'eau et même dans l'eau potable.

Aborder la présence du nitrate dans l'eau potable soulève des questions importantes : quel impact cela a-t-il sur notre santé ? Quelles sont les normes de sécurité et les mesures de prévention actuellement en place ?

Nous explorerons ces interrogations en s'appuyant sur les découvertes scientifiques récentes et les conseils émis par les autorités de santé. De plus, nous discuterons des stratégies à adopter pour limiter la contamination de l'eau par les nitrates et choisir une eau de qualité pour notre consommation.

Comprendre la présence des nitrates dans l'eau potable

Sources de contamination

Les nitrates, composés chimiques constitués d'un atome d'azote et de trois atomes d'oxygène (NO3-), sont présents naturellement dans l'environnement mais peuvent également provenir des activités humaines telles que l'agriculture et l'industrie.

Ils se dissolvent aisément dans l'eau, affectant ainsi les eaux souterraines, les cours d'eau et l'eau potable.

La principale cause de la contamination de l'eau par les nitrates est l'usage de fertilisants synthétiques et de fumiers en agriculture intensive. Cette pratique peut entraîner un apport en azote supérieur aux besoins des plantes, lequel se transforme ensuite en nitrates. Ceux-ci s'infiltrent dans le sol jusqu'à la nappe phréatique, avec une prédisposition accrue pour les zones à sols sablonneux ou à nappes peu profondes.

Les systèmes septiques défaillants, les rejets industriels et urbains, ainsi que la décomposition de la matière organique, représentent d'autres sources de nitrates. Les précipitations peuvent également véhiculer des nitrates issus de la combustion des combustibles fossiles ou de la fixation biologique de l'azote.

Le cycle naturel de l'azote et son impact

L'azote, composant vital des protéines, des acides nucléiques et des chlorophylles, existe sous plusieurs formes dans l'environnement (gaz, ammoniac, ammonium, nitrite, nitrate). Ces dernières sont interconverties par des processus biologiques ou physico-chimiques au sein du cycle de l'azote.

Dans ce cycle, les nitrates ont un rôle crucial : ils constituent la forme d'azote la plus oxydée et la plus facilement assimilable par les plantes, et restent une source majeure d'azote pour la dénitrification, processus par lequel les micro-organismes transforment les nitrates en azote gazeux, contribuant ainsi à limiter leur accumulation dans l'environnement et à restituer l'azote à l'atmosphère.

Toutefois, un excès d'apports en azote déséquilibre le cycle de l'azote, entraînant une accumulation de nitrates dans le sol et l'eau, ce qui peut avoir des conséquences préjudiciables sur l'environnement et la santé humaine.

Nous explorerons par la suite les effets de cette accumulation et les mesures préventives à adopter.

L'impact des nitrates sur la santé humaine

Risques associés à la consommation d'eau riche en nitrates

La présence de nitrates dans l'eau potable peut s'avérer nocive pour la santé humaine, en particulier du fait de leur conversion en nitrites. Ces derniers peuvent interagir avec l'hémoglobine du sang, entraînant ainsi une méthémoglobinémie, un état marqué par une réduction de la capacité du sang à transporter l'oxygène.

La méthémoglobinémie se manifeste par différents symptômes, notamment une cyanose (teinte bleutée de la peau et des muqueuses), une sensation de fatigue, des difficultés respiratoires (dyspnée) et une augmentation du rythme cardiaque (tachycardie).

En outre, les nitrites peuvent se combiner aux amines et amides présents dans le corps ou les aliments pour former des N-nitrosoamines, substances potentiellement cancérogènes. Ces dernières sont liées à une hausse du risque de cancers tels ceux de l'estomac, de l'œsophage, du côlon et de la vessie. Par ailleurs, une exposition aux nitrates pourrait perturber le fonctionnement de la glande thyroïde, conduisant dans certains cas à un goitre, soit un gonflement de cette glande.

Populations vulnérables et niveaux de risque

L'impact des nitrates dans l'eau n'est pas uniforme à travers la population. Certaines personnes, du fait de leur condition particulière, doivent redoubler de vigilance.

Les plus à risque incluent les nourrissons dont le système digestif encore immature et l'hémoglobine plus facilement oxydable les exposent davantage à la méthémoglobinémie, surtout durant les six premiers mois de leur vie. La vigilance doit rester accrue jusqu'à leur premier anniversaire.

Les femmes enceintes, en raison d'une hémoglobine plus oxydable et de besoins accrus en oxygène, ainsi que les personnes âgées, dont la capacité à convertir la méthémoglobine en hémoglobine normale est diminuée, s'exposent également à un risque accru d'hypoxie.

Une susceptibilité particulière est observée chez les individus avec un déficit enzymatique, tels que ceux touchés par le déficit en NADH-cytochrome b5 réductase ou en glucose-6-phosphate déshydrogénase, les rendant plus vulnérables à la méthémoglobinémie. Les personnes atteintes de troubles gastro-intestinaux tels que les gastrites, ulcères ou infections, ont une flore bactérienne favorisant la conversion des nitrates en nitrites.

Ceux qui sont exposés à d'autres sources de nitrates ou de nitrites, via l'alimentation, médicaments, ou cosmétiques, encourent un risque supérieur d'effets indésirables du fait de la surcharge en nitrates. Les légumes à feuilles vertes et certains produits carnés, utilisant des nitrites comme conservateurs, sont parmi les sources alimentaires principales.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la réglementation française fixent la norme de qualité de l'eau potable à 50 mg/l de nitrates, exprimés en azote, ou 222 mg/l de nitrates, en ions. Cette norme prend en compte le risque de méthémoglobinémie chez les nourrissons et les femmes enceintes, équivalant à une dose journalière admissible (DJA) de 3,7 mg/kg de poids corporel. Néanmoins, elle n'intègre pas pleinement le danger lié aux composés N-nitrosés, poussant certains experts à recommander une limite plus stricte de 10 mg/l de nitrates, exprimés en azote, pour réduire ce risque.

Les normes et mesures de protection

Normes internationales et directives pour la qualité de l'eau potable

Garantir une eau potable de qualité est essentiel pour la santé publique. Face aux risques que représentent les nitrates, des normes internationales et nationales ont été mises en place.

La directive européenne, datée du 3 novembre 1998 (98/83/CE), définit les critères de qualité de l’eau consommable, incluant une limite de nitrates de 50 mg/l exprimés en azote. En France, cette directive a été intégrée au droit national via le décret du 20 décembre 2001 (2001-1220).

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aussi des normes pour l’eau potable, fixant la limite pour les nitrates à 50 mg/l, en raison des risques de méthémoglobinémie chez les nourrissons et femmes enceintes. L'OMS souligne cependant que ces normes ne préviennent pas les risques de composés N-nitrosés, et encourage à minimiser la présence de nitrates dans l'eau potable.

Approches pour la réduction de la contamination par les nitrates

Afin de diminuer la présence de nitrates dans l'eau potable, on distingue deux stratégies :

  • La prévention à la source
  • Le traitement de l’eau

La première méthode vise à réduire les apports en azote par une meilleure gestion de la fertilisation, l'amélioration des systèmes d'assainissement, et la protection des aires vulnérables.

Le traitement de l’eau, quant à lui, se concentre sur l’élimination des nitrates déjà présents dans l’eau brute. c'est par exemple, le cas de la centrale de filtration, qui est une technologie s'installant sur l'arrivée d'eau générale et offrant une eau filtrée du calclaire, des nitrates, des polluants, métaux lourds, traces de médicaments et autres grâce à 5 médias filtrants ayant chacun une action particulière. Cette solution est performante et vous permet de vous prémunir au sein de votre habitation des nitrates et autres substance dans l'eau potable.

La prévention à la source reste la solution la plus efficace et durable pour limiter la pollution nitrique, préservant ainsi la qualité de l’eau à la source et évitant les coûts et impacts environnementaux du traitement de l’eau. Cependant, le traitement de l’eau devient une mesure complémentaire nécessaire quand la prévention s’avère insuffisante ou impossible.

Conclusion

Cet article a abordé la présence de nitrates dans l'environnement et, par extension, dans l'eau potable. Nous avons mis en lumière les risques sanitaires associés à ces composés chimiques, notamment la conversion en nitrites qui peut entraîner des problèmes de santé graves tels que la méthémoglobinémie, la formation de composés N-nitrosés ou encore le goitre. Il est apparu que certains groupes, notamment les nourrissons, les femmes enceintes, les personnes âgées et celles déjà exposées à des nitrates ou nitrites, sont particulièrement à risque.

La discussion a également porté sur la norme de qualité de l'eau potable en matière de teneur en nitrates, fixée à 50 mg/l par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la réglementation française, bien que certains spécialistes suggèrent de la limiter à 10 mg/l pour mieux protéger la santé publique. Nous avons exploré les stratégies de réduction de la contamination de l'eau par les nitrates, soulignant l'importance de la prévention à la source ainsi que du traitement de l'eau.

La question des nitrates dans l'eau potable concerne chacun d'entre nous, nécessitant une sensibilisation et des efforts conjoints. Nous encourageons à vous informer sur la qualité de l'eau que vous buvez, à privilégier une eau de bonne qualité, à modérer votre consommation d'aliments riches en nitrates ou nitrites, et à appuyer les démarches visant la protection des ressources aquatiques et la réduction des apports en azote dans l'environnement. Par nos actions individuelles et collectives, nous pouvons contribuer à la sauvegarde de notre santé et de notre planète.

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